Madame et Monsieur P. sont propriétaires d’une maison individuelle à Dardilly (69570). La maison est composée de 3 corps de bâtiment accolés dont un sur deux niveaux. Courant l’été et l’automne 2018, des désordres de type fissuration ont commencé à apparaître sur la maison avec un évolution constante.
Contexte de l’expertise fissures
Le 17 Juillet 2019, un arrêté de catastrophe naturelle a été publié au Journal Officiel à propos de mouvements de terrain consécutifs à la sècheresse et à la réhydratation des sols concernant la période du 1er Juillet au 30 Septembre 2018 sur la commune de Dardilly.
Une déclaration a été établie par Madame et Monsieur P. auprès de leur assureur multirisque habitation, dans le délai de 10 jours suivant la publication de l’arrêté.
Un cabinet a été désigné par la compagnie afin de mener les opérations d’expertises par une visioconférence qui a eu lieu le 10 Septembre 2019.
Le 3 Mars 2020, Madame et Monsieur P. reçoivent par courrier de prise de position de la compagnie d’assurance mentionnant que les désordres constatés ne sont pas imputables à la sècheresse.
C’est dans ces circonstances qu’ils nous ont sollicité et confié une mission d’expertise et de conseil en fissures.
Constatations de notre expert d’assuré en fissures
Lors de notre visite sur les lieux, en date du 22 Avril 2020 et en présence de Madame et Monsieur P., nous avons relevé et apprécié l’ensemble des désordres.
Des fissures sur les murs, à l’intérieur du garage, avec la porte de service qui ne ferme plus. La dissociation des 2 corps de bâtiments a entrainé le déchaussement des éléments de charpente, tels que les pannes.
Un affaissement très important, de plusieurs millimètres, du dallage dans la cuisine et dans le salon.
A titre de mesures conservatoires et afin d’éviter les déperditions de chaleur, Monsieur P. à comblé le jour entre les plaintes et le carrelage avec un joint souple.
Analyses et préconisations à la suite de l’expertise fissuration
Suite aux relevés effectués sur l’ensemble des désordres, nous pouvons en déduire qu’ils affectent la structure de l’ouvrage. Selon les cartes du BRGM, il est situé dans une zone d’aléa moyen à fort face au retrait-gonflement des argiles.
L’argile présent dans le sol gonfle lors des périodes pluvieuses et se rétracte lors des périodes de sècheresse, entrainant ainsi des tassements différentiels. Il s’agit de mouvements de terrain consécutifs à la sècheresse et à la réhydratation des sols. Ce phénomène est amplifié lorsque la période de sècheresse se prolonge et devient importante, comme celle qui a été retenue par l’arrêté du 17 Juillet 2019 (1er Juillet au 30 Septembre 2018).
Il entraine ainsi des affaissements et des désordres affectant la structure des constructions, comme ceux relevés sur la maison de notre client.
Concernant l’affaissement du dallage construit sur terreplein, il est difficile de se prononcer sur des défauts constructifs (épaisseur de dallages trop faible ou mauvaise réalisation d’une couche de forme) sans investigations complémentaires. De même qu’il en est autant de la présence d’un ancien carrelage sous celui qui est apparent.
Apparition de l’ensemble des désordres de fissures dans la maison
L’apparition de l’ensemble des désordres y compris les désordres de fissuration à la jonction des différents corps de bâtiments, coïncide, selon Madame et Monsieur P., avec la période de sècheresse retenue par l’arrêté publié. Quand bien même les joints de rupture n’ayant pas été réalisés lors de la construction de la maison, aucun désordre n’était préexistant à ladite période. Les « non conformités » ne sont pas forcément causes de désordres.
Les évènements climatiques exceptionnels, soit la sècheresse, et ses conséquences, soit les tassements différentiels, sont bien le fait générateur de l’ensemble des désordres relevés sur la maison de notre client.
Les évènements climatiques étant imprévisibles sur une période aussi importante, leurs conséquences sur les constructions, surtout en présence d’argile dans le sol, sont inévitables.
Etude du sol et expertise sécheresse
Nous préconisons en premier lieu, la réalisation d’une étude géotechnique de type G5, étude sur un ouvrage sinistré, afin de mettre en évidence, de façon plus précise la nature du sol par des sondages et étudier sa résistance par des essais pénétromètriques.
Afin de conforter l’assise de la maison en présence d’un sol argileux, l’étude de sol préconisera les différents types de reprises en sous œuvre à réaliser.
Les dommages consécutifs, soit les fissures apparues sur les murs de façades et ceux apparus à l’intérieur de la maison pourront être repris.
Un matage agrafage peut être réalisé. Ce procédé consiste à ouvrir les fissures, à insérer une armature et tronçonner à la perpendiculaire des fissures afin de mettre en place les agrafes. L’ensemble est ensuite rebouché avec du mortier avant de prévoir un ravalement de façade.
Les fissures relevées sur les murs intérieurs feront l’objet de reprise de plâtre et d’embellissements.