Notre cabinet est missionné pour une expertise cat nat sécheresse dans une maison d’habitation sur plusieurs niveaux sur terrain en forte pente avec véranda et piscine.
Type et nature des fondations de l’habitation
Infrastructure : type de fondations non précisé : semelles isolées a priori, vraisemblablement avec redans vu la pente du terrain, sous toutes réserves – plancher R-d-C en poutrelles et hourdis sur vide sanitaire
Structure : plancher en bois – façades, pignons et refends en maçonneries d’agglomérés-ciment
Clos et couvert : charpente traditionnelle, couverture en tuiles principalement et toiture, terrasse sur une partie, menuiseries extérieures en bois
Second oeuvre : plafonds en éléments de terre cuite, cloisons et contre cloisons en briques plâtrières, carrelage scellé ou collé
Description de l’environnement
Terrain en forte pente dans la direction nord-sud, arbres de grande hauteur assez proches. Pas d’anomalie mise en évidence
mais examen non exhaustif.
Au sens de la carte aléa retrait / gonflement des argiles, le secteur se situe en zone d’aléa moyen.
Sinistres déjà déclarées par la commune
Arrêté Catastrophes naturelles faisant l’objet de la présente déclaration | |
date de publication au Journal Officiel : | 16/07/2019 |
Période visée par l’Arrêté | 01/07/2018 – 31/12/2018 |
Date de la déclaration à l’Assureur | Septembre 2019 |
Les désordres dont l’indemnisation est demandée ont-ils fait l’objet d’autres déclarations de sinistres ? |
Non |
Ce sinistre est-il susceptible de faire l’objet d’une déclaration de sinistre à un autre Assureur ? |
Non |
Description du sinistre
Nombreuses fissures sur le muret à l’entrée ; nous notons la présence de traces de calcite significatives sur plusieurs d’entre elles qui caractérisent leur ancienneté. Espace entre les murets (intérieur / extérieur).
Liste de tous les désordres constatés par notre expertise en sécheresse :
- écartement murets perpendiculaires entrée
- fissure verticale sur muret en retour près boîte à lettres
- fissures en zone courante sur allée dans pente vers maison
- fissures et décalage sur allée vers maison en partie haute
- cassure d’une marche d’escalier en béton
- fissures sur muret de soutènement
- fissure verticale entre salle de bains et cuisine
- Fissures à gauche de la porte d’entrée, en particulier en haut (mesurées entre 2 et 3 mm) avec retour en tableau
- Fissures à gauche de la fenêtre et à droite en tableau
- fissures façade nord maison
- fissure verticale annexe
- fissure verticale annexe sous fenêtre
- fissure dallage brut dans annexe ouest
- fissures d’acrotères
- fissures dallage terrasse
- fissure verticale en surface courante
- fissure verticale en allège
- fissure sur conduit de cheminée
- fissure sur avances chambre
- fissures cueillie et angle vertical cuisine
- fissures cueillie et angle vertical cheminée cuisine
- nombreuses microfissures et fissures dans la maison au rez-de-chaussée et à l’étage
Annexes sur les fissures verticales
Avis de notre expert : classification du sinistre suivant les désordres constatés
Le sinistre doit être classé dans l’une des quatre catégories définies ci-après :
1 | L’immeuble présente des dommages pour lesquels la sécheresse visée par l’arrêté ne revêt pas un caractère déterminant |
2 | L’immeuble présente des dommages caractéristiques des effets de la sécheresse mais leur réparation ne nécessite pas de réaliser des reprises en sous-œuvre, ni une étude de sol |
3 | L’immeuble présente des dommages dont la cause n’est pas nécessairement imputable aux effets de la sécheresse : réalisation d’une étude de sol |
4 | L’immeuble présente des dommages dus à la sécheresse visée par l’arrêté et nécessitant inévitablement une reprise en sous-œuvre |
Il est prématuré de préciser le classement du sinistre dont nous pensons, en l’état et sous réserve de ce qui suit, qu’il sera en catégorie 1.
Nous posons toutefois des réserves ponctuelles par rapport aux désordres 8 – 9 – 23 selon explications suivantes, raison pour laquelle nous considérons qu’il y a lieu de mettre l’ouvrage en observation sur une période d’abord de 6 mois éventuellement renouvelable avant de statuer.
En cas d’évolution, la classification serait susceptible d’être reconsidérée et des investigations complémentaires seraient à envisager (étude géotechniques type G5) pour préciser les causes, ce qui est pour l’instant prématuré.
Motivation de la classification retenue et explication des désordres
Nous retenons cette classification au vue des éléments récoltés sur le terrain et des désordres constatés :
- Les fissures sont anciennes vu les traces de calcite et, par ailleurs, ne caractérisent pas des mouvements de sol.3
- Il ne s’agit pas d’une fissure mais d’une dilatation entre ouvrages ; le désordre est par ailleurs déjà visible sur GOOGLE MAPS en 2008.
- Cette fissure caractérise une dilatation entre deux éléments non liés structurellement.
- Ces fissures affectent des éléments très élancés et donc soumises aux phénomènes de retrait dilatation qui les expliquent.
- L’affaissement du haut de la partie en pente, qui traduit bien un tassement local, ne caractérise pas pour autant un effet anormal dû à la sécheresse mais relève principalement du mode constructif ; il s’agit d’un décalage différentiel entre deux plateformes en béton non liaisonnées dans des plans d’inclinaison différents (un en forte pente et l’autre à peu-près horizontal), ce qui a pu être aggravé par la présence de racines proches.
- Ce désordre peut s’expliquer par un tassement local de la forme sous un ouvrage non fondé en profondeur ou le mode constructif (défaut d’armatures notamment).
- Le muret a une fonction de soutènement : il est soumis aux poussées hydrauliques d’un terrain par ailleurs en forte pente ; il est construit de façon hétérogène avec une base en blocs de ciment, apparemment sans chaînages (sous toutes réserves) et aucun exutoire n’est visible (barbacanes) ; nous n’avons pas d’informations sur la nature des fondations. Le désordre résulte de la poussée des terres et du mode constructif
- Cette fissure se situe au niveau d’une liaison entre deux parties structurelles et résulte d’un mouvement de tassement différentiel à notre avis ancien mais il convient néanmoins de s’en assurer ; en effet, il est prématuré d’exclure un effet de bascule lié à un tassement du sol d’assise, sans préjuger ni des causes ni de l’ancienneté.
- Cette fissuration paraît ancienne mais est à mettre en observation par principe de précaution ; elle peut résulter d’un tassement du sol d’assise (sans préjuger ni des causes ni de l’ancienneté) ou d’un effet d’entraînement en lien avec le désordre 8.
En conclusion : nous proposons de mettre l’ouvrage en observation jusqu’à août-septembre dans un premier temps comme expliqué précédemment.