Ω omegaexpert

Inondation : les 3 erreurs qui ruinent votre dossier d’indemnisation (Témoignage expert)

Introduction

Les inondations comptent parmi les catastrophes naturelles les plus récurrentes en France. Avec des pluies de plus en plus intenses et une urbanisation croissante, les risques s’accentuent. Lorsqu’elles surviennent, elles laissent derrière elles des dégâts colossaux, aussi bien matériels qu’émotionnels. Mais une fois la crise passée, une autre bataille commence : celle de l’indemnisation. Et c’est souvent à cette étape que les sinistrés commettent des erreurs lourdes de conséquences.

Dans cet article, nous donnons la parole à Jean-Baptiste R., expert d’assuré à Lyon, qui nous livre les trois erreurs fatales qu’il observe le plus souvent dans les dossiers d’indemnisation.

1. Ne pas respecter les délais de déclaration : une faute impardonnable

Pourquoi les délais sont cruciaux ?

Dès qu’un sinistre est reconnu comme catastrophe naturelle par un arrêté publié au Journal Officiel, les assurés disposent de 10 jours pour déclarer le sinistre à leur assureur. Passé ce délai, la déclaration est irrecevable. Même si les dégâts sont bien réels, le refus d’indemnisation est quasiment systématique.

Erreurs fréquentes

Beaucoup de sinistrés pensent que la mairie ou les services de secours s’occupent de tout. D’autres croient pouvoir attendre la visite d’un expert avant d’envoyer une lettre. Ce sont des erreurs fatales.

Comment déclarer correctement ?

  • Envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception
  • Préciser les circonstances du sinistre et la date des faits
  • Joindre les preuves disponibles : photos, vidéos, témoignages
  • Mentionner que vous sollicitez la garantie catastrophe naturelle

Astuce de pro

« Il vaut mieux envoyer une déclaration incomplète dans les délais que de réunir tous les éléments trop tard » — Jean-Baptiste R.

2. Mal documenter les dégâts : un dossier fragile

Ce qui n’est pas prouvé n’existe pas

L’assurance base son estimation sur les éléments fournis. Une mauvaise documentation mène à des sous-évaluations. Et une fois l’indemnisation validée, il est très difficile de revenir en arrière.

Bonnes pratiques

  • Photographier toutes les pièces touchées sous plusieurs angles
  • Lister les biens endommagés avec leur valeur d’achat et leur ancienneté
  • Joindre factures, bons de garantie, notices
  • Conserver les objets endommagés jusqu’à la visite de l’expert

Le journal de sinistre

Tenez un carnet de bord : dates, interventions (pompiers, artisans), démarches, e-mails, téléphones. Ce document peut jouer un rôle-clé en cas de litige.

Témoignage

« J’avais tout rangé et nettoyé avant la venue de l’expert. Mon lave-vaisselle n’a pas été pris en charge, car il était déjà parti à la déchetterie » — Claire M., sinistrée à Bordeaux

3. Faire aveuglément confiance à l’expert de l’assurance

Le rôle ambivalent de l’expert

Mandaté par l’assurance, l’expert a pour mission d’évaluer les dommages et de proposer une indemnisation. Mais il travaille pour la compagnie, pas pour vous. Il peut donc minimiser certains dégâts, exclure certains postes, ou juger qu’ils sont « antérieurs » au sinistre.

L’erreur à ne pas faire

Signer le rapport d’expert sans le lire ou sans discuter. Une fois l’offre acceptée, le dossier est clos.

Que faire ?

  • Demander une copie du rapport
  • Faire appel à un expert d’assuré : un professionnel indépendant qui défend vos intérêts

Avantages de l’expert d’assuré

  • Analyse fine des dégâts
  • Valorisation réaliste des pertes
  • Dialogue d’expert à expert avec l’assureur
  • Accompagnement dans les recours

Témoignage

« Mon assurance me proposait 12 000 euros. Avec un expert d’assuré, j’ai obtenu 23 500 € » — Denis T., sinistré à Montpellier

4. Gérer les suites : travaux, relogement et indemnités complémentaires

Travaux : ne vous précipitez pas

Certains travaux peuvent être urgents (assainissement, électricité). Mais dans la plupart des cas, attendez l’accord de l’assurance ou documentez parfaitement avant d’agir.

Relogement : quels droits ?

Votre contrat peut prévoir une prise en charge temporaire de logement. Demandez les modalités à votre assureur : durée, plafond, conditions.

Indemnités spécifiques

  • Perte d’usage du logement
  • Dépréciation immobilière
  • Frais de désinfestation ou d’assainissement

Un bon dossier peut permettre d’obtenir bien plus qu’une simple remise en état.

5. Les recours en cas de litige

Contester l’expertise : comment ?

  • Demander une contre-expertise (par vos soins)
  • Proposer une expertise contradictoire avec expert de l’assurance et le vôtre
  • Recourir à un médiateur de l’assurance

Voie judiciaire

Si aucun accord n’est trouvé, vous pouvez saisir le tribunal judiciaire. Un expert judiciaire peut alors être mandaté pour trancher le litige.

FAQ : Vos questions sur l’indemnisation après inondation

1. Peut-on réparer avant le passage de l’expert ?

Oui, uniquement pour les mesures d’urgence. Documentez tout (photos, factures).

2. Est-ce que l’assurance prend en charge les frais d’expert d’assuré ?

Parfois. Vérifiez si votre contrat contient une clause « honoraires d’expert ».

3. Que faire si l’expert minimise les dégâts ?

Contestez par courrier, demandez un deuxième avis, ou saisissez un expert d’assuré.

4. Quels justificatifs sont acceptés pour les objets sans facture ?

Photos, bons de livraison, témoignages, déclarations sur l’honneur.

5. Combien de temps dure le processus ?

Variable. L’assureur doit proposer une offre sous 3 mois, mais les délais peuvent s’étendre en cas de contestation.

Ce qu’on peut retenir

  • Les délais de déclaration sont courts et non négociables.
  • Un dossier bien documenté fait toute la différence.
  • L’expert de l’assurance n’est pas votre représentant.
  • Mandater un expert d’assuré est une stratégie souvent rentable.
  • Des recours existent pour faire valoir vos droits si le premier avis est injuste.

En évitant ces erreurs et en adoptant une posture proactive, vous maximisez vos chances d’obtenir une indemnité juste et rapide.

Retour en haut