Madame et Monsieur S. sont propriétaires d’une maison individuelle à Vienne (38200). La maison, qui se compose d’un sous-sol semi enterré et d’un niveau supérieur, a été construite en 1991.
Une étude de sol a été réalisée avant la construction, elle a préconisé la réalisation d’un radier comme type de fondation : » Les résultats des investigations réalisées conduisent à préconiser des fondations sur radier général…afin d’éviter tout risque de tassements différentiels « ;
Lors de la construction, des semelles filantes ont été réalisées. Des désordres de fissuration ont commencé à apparaître en 2019, notamment sur le pignon Est et la façade Nord, et ont évolué par la suite.
C’est dans ces circonstances que Madame et Monsieur S. ont sollicité notre cabinet d’expertise en fissures et expertise sécheresse.
Constatations de notre expert en fissures
Lors de notre visite sur les lieux en date du 21 Avril 2021, en présence de Madame et Monsieur S., nous avons relevé et apprécié l’ensemble des désordres.
Analyses et préconisations de notre cabinet d’expertise
Suite à l’ensemble des relevés effectués, nous pouvons en conclure que les désordres affectent la structure de l’ouvrage; Ils sont en constante évolution et peuvent à terme remettre en question la solidité de l’ouvrage.
Selon les cartes du BRGM, l’ouvrage est situé dans une zone d’aléa moyen face au retrait-gonflement des argiles.
L’argile présent dans le sol gonfle lors des périodes pluvieuses et se rétracte lors des périodes de sècheresse, entrainant ainsi des tassements différentiels. Il s’agit de mouvements de terrain consécutifs à la sècheresse et à la réhydratation des sols.
Ce phénomène est amplifié lorsque la période de sècheresse se prolonge et devient importante, entrainant alors des désordres de nature structurelle sur les constructions, comme ceux relevés sur la maison de Madame et Monsieur S.
Les évènements climatiques étant imprévisibles sur une période aussi importante, leurs conséquences sur les constructions, surtout en présence d’argile dans le sol, sont inévitables. Avant la reprise des dommages consécutifs, il convient tout d’abord d’étudier la cause des désordres.
Une étude géotechnique type G5
Nous préconisons dans un 1er temps, la réalisation d’une étude géotechnique de type G5, étude sur un ouvrage sinistré, afin de mettre en évidence de manière précise la nature du sol, par des carottages et des analyses en laboratoire.
Des essais pénétrométriques seront aussi réalisés afin de déterminer la résistance du sol. Le type de fondation existant sera aussi identifié mais en l’occurrence, elles sont vraisemblablement de type semelles filantes. L’étude de sol préconisera aussi les différents types de reprises en sous œuvre à réaliser afin de conforter l’assise de l’ouvrage.
L’influence de la végétation abondante autour de la maison
Cependant, nous avons constaté une végétation abondante autour de la maison notamment contre le pignon Est. La présence de cette végétation peut être une cause aggravante à l’apparition et l’évolution des désordres. La ZIG (Zone d’Influence Géotechnique) est l’interaction entre l’aménagement du terrain et la construction. En période de sècheresse, les racines des arbres et des arbustes vont aller puiser l’eau, là où il y en a le plus, c’est à dire sous les fondations, entrainant une dissection des sols et un tassement différentiel.
Il convient aussi de vérifier l’état des réseaux d’évacuation enterrés. Une fuite d’eau entraine un apport d’eau supplémentaire sur le terrain et peut accentuer le phénomène de retrait-gonflement des argiles présents dans le sol.
Recours et solution proposés par notre expertise fissures et sécheresse
Lors de l’apparition de tels dommages sur une construction, dont la garantie décennale est forclose, ces derniers peuvent éventuellement être pris en charge par l’assureur multirisque habitation, en cas de parution d’un arrêté de catastrophe naturelle au Journal Officiel.
Il convient de déposer un dossier en Mairie afin de solliciter l’état de catastrophe naturelle sur la commune.
Après la publication de l’arrêté, un délai de 10 jours est accordé aux sinistrés pour établir une déclaration à l’assureur multirisque habitation.
Un Expert de compagnie sera alors désigné afin de mener les opérations d’expertises sur les lieux et si la garantie est acquise, une réclamation chiffrée, argumentée et défendue devra être présentée à l’Expert. Elle comprendra les différentes études et investigations réalisées ainsi que les reprises en sous œuvre et les dommages consécutifs.
Consultez également notre brochure sur les conséquences de la sécheresse