Nous avons été contacté par Monsieur D. concernant un audit structure en décembre 2020 concernant une copropriété à Meudon.
N’ayant pas la compétence de bureau d’étude technique, nous avons conseillé Monsieur D. de se retourner vers un partenaire bureau d’étude technique structure.
Il semblerait qu’aucun accord ne fut trouver entre Monsieur D. et le bureau technique. Monsieur D. nous recontacte début janvier 2021 afin de nous demander une prestations d’expertise concernant des fissures en sous face d’un plancher dans l’appartement situé au R+1 de la copropriété dont Monsieur D. est le propriétaire. Le bien est un appartement en R+1 situé dans une copropriété de 3 logements. ( un au RDC, un au R+1 et un au R+2). Monsieur D. est propriétaire occupant du bien depuis 2008 par acte notarié de succession.
Le bien a été acheté par la famille en 1952.
Notre expert d’assuré est équipé pour cette mission des éléments suivants :
- Télémètre.
- Thermomètre laser.
- Thermomètre et hygromètre d’ambiance.
- Hygromètre de contact.
- Appareil photo.
- Fiche navette OCEB.
- Mètre.
- Echelle télescopique.
- Niveau bulle 1 ml.
- Marteau.
- Pied à coulisse électronique.
- Lames fissures.
Point de départ du sinistre
Sinistre déclaré en date du 03.07.2020 dont l’origine est à ce jour inconnu. Nous constatons lors de nos opérations d’expertises que le plancher en bois de la salle de bain du logement de M. L, copropriétaire non occupant au 3 -ème étage est affaissé.
Nous constatons ce phénomène sur l’ensemble du logement. Le constat d’huissier réalisé en septembre 2017 indique que cet affaissement était présent. Ce sinistre a occasionné des dommages aux installations sanitaires dans la salle de bain imposant la dépose de la douche. L’immeuble en copropriété est administré par le cabinet B, syndic professionnel.
Dommages constatés :
- affaissement du plancher bois
- Mesures conservatoires et/ou d’urgences dépose de la cabine de douche
Causes et circonstances de l’affaissement du plancher :
Ce sinistre dégât des eaux déclaré le 1 mars 2020 serait consécutif à un défaut d’étanchéité des joints au pourtour de la douche de l’appartement de Mr P, locataire au 2ème étage provoquant des écoulements d’eau au travers du plancher ,endommageant les embellissements de l’appartement de Mr PA, copropriétaire occupant au 1er étage.
Suite à cette déclaration, Mr D a fait déposer la douche et constaté que le sol revêtu de tomette s’affaissait. Ce dernier a retiré l’ensemble des
tommettes et a constaté que des poutres soutenant le plancher était rongées et se désagrégées. De plus, nous avons constaté que le plancher de l’ensemble du logement de Mr L, copropriétaire non occupant s’affaissait à plusieurs endroit.
A notre avis, les dommages constatés sur les poutres soutenant le plancher n’est pas la conséquence du sinistre déclaré survenu le 1 mars 2020. Ces dommages serait liés à des infiltrations lentes qui perdurent depuis plusieurs années.
Les poutres sont partiellement pétrifiées. De plus, ce phénomène d’affaissement est constaté sur l’ensemble du logement de Mr L.
Lors de nos opérations d’expertise, nous avons constaté des poutres en bois partiellement pétrifiées par des infiltrations lentes. Ces dommages ne sont pas liés au sinistre dégât des eaux déclaré survenu le 1 mars 2020.
A notre avis, ces dommages sont la conséquence d’infiltrations lentes qui perdurent depuis plusieurs années. De plus, nous avons constaté que ce phénomène d’affaissement de plancher est visible sur l’ensemble du logement. Un constat huissier établi en 2017 faisait état d’affaissement au niveau de la salle de bain de l’appartement de Mr L. Par conséquent, nous avons informé Mr D de la non prise en charge des dommages et en accepte le principe.
Les désordres sur plan
Nous pouvons constater que les fissures en plafond de la chambre R+1 se situent à l’aplomb de la salle de bain du logement en R+2.
D’autre part, des aménagements ont été effectués dans la salle de bain en R+2 et qui ne sont pas d’origine. La mise en place d’une cloison en carreau de plâtre hydrofuge certainement réalisée pour la pose d’un bac à douche.
Les prescriptions vis-à-vis du traitement des traversées de cloison et notamment l’évacuation constaté sur la photo ci-dessous ne sont pas respectées. Il aurait judicieux de continuer la faïence jusqu’en pied de cloison pour l’étanchéité.
Le second point non respecté est la non mise en place d’une semelle en pvc ou en béton en pied de cloison.
Notre première analyse concernant les désordres constatées en R+1 est la réalisation hors avis technique de la cloison en carreau de plâtre et l’absence de système de protection étanche sous carrelage.
Le non traitement de ces points singuliers nous fait admettre qu’un problème d’infiltration était présent bien avant la fuite constatée au mois de mars 2020.
Affaissement de plancher
Nous observons sur site que le sondage réalisé met en évidence l’affaissement du plancher sous le bac à douche. Cet affaissement traduit également l’affaissement de la cloison de la vasque ( voir mouvement de décollement des faïences). Idem en ce qui concerne le tablier de baignoire, nous pouvons observer sur la seconde photo ci-dessous, l’apparition d’un interstice entre la baignoire et son tablier.
L’affaissement du plancher est du à la dégradation de deux solives bois situées sous le bac à douche. D’après le constat d’huissier de 2017 , les joints du bac à douche se sont ouverts et n’étaient déjà plus étanches. La cause de cette ouverture de joint d’étanchéité est le début de l’affaissement de cette zone de plancher.
Nous pouvons donc en conclure que la fuite de mars 2020 n’est pas la cause de l’affaissement du plancher. La cause est la résultante d’infiltrations lentes et qui ont du perdurer pendant quelques années et avant 2017 d’après le constat d’huissier. Ces infiltrations ont désagrégé les deux solives bois sur 4 cm de hauteur. Il convient de faire intervenir rapidement un bureau d’étude structure afin de réaliser une étude en sous œuvre pour le renforcement de ces solives. D’autre part, nous savons que Mérules, coniophores et autres champignons lignivores affectionnent les zones humides, sombres et mal ventilées. Il serait judicieux de faire réaliser un diagnostic bois par un bureau d’étude spécialisé.
Ci-dessous les photos de ces solives dégradées ainsi que l’affaissement constaté par niveau à bulle.
Conclusion de notre rapport d’expertise d’assuré suite aux fissures :
Les fissures constatées dans le logement et plus précisément dans la chambre de Monsieur D. en R+1 proviennent de l’affaissement du plancher au niveau de l’ancien emplacement du bac à douche situé en salle de bain du R+2.
Cet affaissement n’a pas été causé par la fuite de Mars 2020 déclarée par Monsieur P locataire au second étage.
L’affaissement est causé par la dégradation de deux solives situées sous le bac à douche. Ces solives se sont désagrégées par l’accumulation d’infiltration d’eau au faire et à mesure des années ( voir le constat d’état des lieux d’entrée de 2017).
Les infiltrations proviennent de plusieurs éléments ( localisation salle de bain R+2) :
- Pose de la cloison en carreau de plâtre sans respect des recommandations de l’avis technique.
- Absence de système de protection d’étanchéité sous carrelage. (SPEC).
- Vétusté de la chape (chaux sable / tomettes).
- Porosité ou absence des joints entre tomettes.
- Absence de contrôle ou manque de maintenance vis-à-vis des joints d’étanchéité du bac à douche.