Diagnostic géotechnique d’un bâtiment sinistré à Maurepas 78
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Cette étude rend compte des résultats obtenus dans le cadre d’une mission d’exécution de sondages, essais et mesures en place et en laboratoire et de diagnostic géotechnique d’un bâtiment sinistré (mission G5 selon la norme NF P 94-500 de décembre 2006).

Dans le cadre de notre mission et afin de préciser la nature et déterminer les caractéristiques mécaniques des couches superficielles et semi-profondes du terrain, nous avons procédé aux investigations suivantes, en des emplacements accessibles :

  •  2 sondages pressiométriques référencés SP1 et SP2 exécutés à la tarière Ø 63 mm et au taillant Ø 64 mm, descendus à 5,0 m et 10 m respectivement,
  • 11 essais pressiométriques répartis tous les mètres à 1,5 m dans les forages précédents,
  • des essais en laboratoire ont été pratiqués par T. sur les échantillons prélevés au cours de ces sondages : 26 mesures de teneurs en eau et 1 détermination des limites d’Atterberg (liquidité et plasticité) et de la limite de retrait,
  • 1 sondage manuel de reconnaissance des fondations SM3, et descendu à 1,2 m de profondeur,
  • Notre intervention sur le site s’est déroulée les 11 et 12 janvier 2011.

Eléments concernant les désordres

Lors de notre intervention, les désordres extérieurs consistaient principalement en des fissures horizontales, verticales et obliques concernant plus particulièrement l’angle arrière gauche du pavillon. Ces désordres ont motivé l’intervention de la maîtrise d’œuvre des travaux de réparation.

Le terrain objet de la reconnaissance de sols dont il est fait état dans ce rapport est situé à MAUREPAS (78310) au droit de l’entité géomorphologique représentée par le plateau de Trappes. D’après les renseignements en notre possession (carte géologique et études déjà réalisées dans ce secteur), la succession géologique présumée à cet emplacement est la suivante sous d’éventuels remblais :

  • Limons des plateaux
  • Argile à Meulière et calcaire de Montmorency,
  • Sables de Fontainebleau,
  • La nappe phréatique est normalement recelée dans les Sables.
  • Des circulations d’eau sont susceptibles de s’opérer dans les terrains de couverture en période humide, au toit des Argiles à Meulière.

Conclusion de notre cabinet d’expertise bâtiment

Les résultats obtenus au cours de la reconnaissance de sols menée en janvier 2011 pour le pavillon à 78310 MAUREPAS nous permettent d’aboutir aux conclusions et recommandations suivantes :

  • Les formations argileuses reconnues jusqu’à au moins 5 m de profondeur s’avèrent très sensibles aux phénomènes de retrait gonflement notamment en cas de sécheresse exceptionnelle comme celle de l’été 2009 relevant d’un arrêté de catastrophe naturelle.
    Ainsi les résultats de nos investigations confirment le caractère déterminant de l’action de la sécheresse dans la survenue et l’aggravation des désordres de la maison à l’instar des nombreuses constructions de la région de MAUREPAS dont les sols de fondations sont constitués de formations argileuses.
  • Les désordres affectant le bâtiment évolueront et s’aggraveront dans le temps puisque la limite de retrait n’est pas atteinte et d’autant plus que les sols pourront également regonfler. Afin de stopper l’évolution des désordres, nous préconisons un confortement de ses
    fondations, c’est à dire leur reprise en sous-œuvre.
  • La seconde solution qui apparait la mieux adaptée va consister à réaliser sous les fondations actuelles du pavillon des micropieux avec un minimum de 5 m de longueur active dans les marno-calcaires auxquelles seront ainsi transmises les charges de la construction en
    s’affranchissant complètement des mouvements des sols argileux superficiels. La longueur des micropieux sera donc au minimum de 10 m
  • Les micropieux seront obligatoirement complétés par une longrine de liaison exécutée en sous-œuvre par phases alternées. Pour limiter l’effort de soulèvement du au gonflement des sols argileux lié au retour à des teneurs en eau normales, il faudra prévoir d’interposer en sous-face des longrines soit un coffrage biodégradable, soit un polystyrène épais de basse densité.

Les travaux de finition et de reprise des fissures devront être menés en respectant un délai de 10 à 12 mois après la fin des travaux de confortement des fondations, pour permettre à la construction de prendre ses nouveaux appuis avec d’éventuels mouvements d’ajustement.
Toutes fois compte tenu de l’ampleur des désordres de la fragilisation et des modifications d’équilibre de la structure, il ne sera pas possible d’exclure l’apparition à plus ou moins long terme de fissures secondaires d’ouverture millimétrique.