Expertise fissures à la suite de la sécheresse été 2017 à La Voulte sur Rhône (07800)
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Monsieur K. est propriétaire d’une maison de villages située à La Voulte sur Rhône (07800). La vieille ville est constituée de ruelles montantes et étroites avec des passages voûtés datant du XIXe siècle. La bâtisse, acquise par Monsieur K. en 1987, est construite en pierres. Elle est composée d’un corps de bâtiment principal et d’une extension accolée réalisée avec une terrasse surplombant un jardin public et une vue imprenable sur le Rhône.

Une fissure déjà existante sur le mur de soutènement confortant la terrasse avait déjà fait l’objet d’un devis pour sa reprise en Juillet 2016.

A l’automne 2017, Madame C. signale à Monsieur K. que la fissure avait considérablement évoluée suite à la sècheresse de l’été 2017, entrainant de nombreux dommages sur les bâtiments de la commune, nécessitante des mesures conservatoires en urgence.

Le 5 Juillet 2018 au Journal Officiel un arrêté de catastrophe naturelle a été  publié, concernant des mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sècheresse et à la réhydratation des sols, pendant la période du 1er Juillet 2017 au 30 Septembre 2017.

Monsieur K. a déclaré le sinistre à son assureur la Maif et un expert de compagnie a été désigné pour réaliser les opérations d’expertises.

Le 25 Avril 2019, une réunion s’est tenue sur les lieux et une note expertale a été établi en date du 27 Avril 2019. Des travaux d’urgence de blindage et d’étaiement des murs de façade de la maison et de la terrasse ont été préconisés, à la charge de Monsieur K., et l’évacuation et le relogement provisoire des occupants.
La Mairie, a pris un arrêté de péril immédiat concernant l’escalier communal situé à proximité de la maison, en condamnant son accès.

L’expert de compagnie évoque dans un 1er temps, une construction anarchique et très hétéroclite avec une mauvaise mise œuvre des éléments structurels. Ces notions sont seraient la cause du flambage du mur de soutènement accentuées par des pressions hydrostatiques occasionnées sur le mur de la terrasse non couverte.

Il conclue que : « L’ensemble de la maison et mur de soutènement de la terrasse extérieur menacent ruine »

 

Le 18 Juin 2019, il dépose son rapport définitif en concluant que les désordres ne sont pas imputables à la sècheresse et qu’il s’agit principalement d’un défaut de conception et de mise en œuvre de matériaux hétéroclite mal maitrisé.
Le 24 Juillet 2019, la Maif prend position par courrier et oppose un refus de garantie, en invoquant la date d’apparition des désordres, date antérieure à la période retenue par l’arrêté. La Maif évoque aussi le défaut de conception et le mode constructif utilisé ainsi que l’absence de drainage et la présence de végétation sur les murs.

C’est dans ces circonstances que Monsieur K. nous a sollicité et confié une mission d’expertise en fissures et de conseil.

Constations de notre expert fissures et sécheresse

Lors de notre visite sur les lieux, en présence de Mr K., nous avons relevé et apprécié l’ensemble des désordres.

  • Sur la façade arrière et latérale du bâtiment, au niveau des murs soutenant la terrasse, nous avons relevé un blindage qui a fait l’objet de mesures d’urgence citées précédemment.
  • Concernant les désordres, il s’agit principalement de désordres évolutifs de type fissurations, traversantes pour certaines, à l’extérieur et à l’intérieur du bâtiment. Le mur de soutènement de la terrasse présente un flambage important.
désordres évolutifs de type fissurations, traversantes

désordres évolutifs de type fissurations, traversantes

Analyses et préconisations à la suite des fissures de la maison

Suite au relevé de l’ensemble des désordres, nous pouvons qualifier ces derniers de nature structurelle, remettant en cause la solidité de l’ouvrage et pouvant entrainer des risques pour les occupants, si les travaux définitifs ne sont pas réalisés rapidement.

Le blindage a été posé dans le cadre de mesure conservatoire afin d’éviter l’aggravation des désordres. La responsabilité de Monsieur K. peut être engagée si des dommages matériels ou corporels viennent à être subis par les constructions avoisinantes ou par les occupants de la maison et/ou les passants.

  • Concernant la conception et construction hiérarchique du corps principale de la maison, nous rappelons que celle-ci date du XIXe siècle et aucun désordre n’a été signalé avant ceux faisant l’objet du présent rapport.
  • Il en est de même pour l’extension et la terrasse avec une gestion et un écoulement des eaux de ruissellement puis des eaux pluviales inchangés par rapport à ceux observés le jour de la réunion d’expertise.
  • La végétation est plus ou moins présente sur les murs en fonction des différentes saisons puis absente en période de sècheresse.
  • Les 1er désordres, soit une fissure sans gravité particulière au niveau des joints du mur de soutènement, présente depuis la date d’achat, soit 1987, ont font l’objet d’un devis. En Juillet 2016, ce professionnel du bâtiment a jugée nécessaire de chiffrer uniquement des travaux d’entretient, soit  la reprise des têtes de murs et le remplissage des joints avec du mortier. L’évolution de la fissure a été très lente et ne présentait pas de caractère d’urgence.

Ces désordres se sont fortement aggravés lors de période de sècheresse de l’été 2017 et d’autres nouveaux désordres similaires sont apparues, d’où la déclaration de Monsieur K., auprès de la Maif, avec une date de sinistre du 25 Septembre 2017.
Le diagnostic pertinent de la société évoque le lien de causalité entre la sècheresse et cette évolution.

Nous rappelons que la période retenu par l’arrêté du 27 Juin 2018, est du 1er Juillet au 30 Septembre 2017.

L’évolution de la fissuration des joints du mur de soutènement s’est transformée en désordres structurels et l’apparition de nouveaux désordres structurels, remettent en cause la solidité des ouvrages public et privé avoisinant. Cependant l’effet domino reste à démontrer.

 

Recours à effectuer par notre client à la suite de notre contre-expertise

A la suite de l’ensemble des éléments évoqué, il est difficile d’en déduire que les désordres ne sont pas imputables à la sècheresse.

Il convient à l’assureur de Monsieur K., la Maif, de revoir sa position et de reprendre les opérations d’expertises en organisant des investigations complémentaires, notamment la réalisation d’une étude de géotechnique, dans les plus brefs délais, au vu des risques qu’encourent les occupants.

Nous préconisons la réalisation d’une étude géotechnique de type G5, étude sur un ouvrage sinistré, afin de mettre en évidence la nature du sol par des sondages et étudier sa résistance par des essais pénnométriques.

L’ensemble de ces travaux doivent faire l’objet d’études par des bureaux spécialisés et de devis par des entreprises qualifiées.